mange l'absence
tu serais légère un chant d'os au dessus des feuilles mortes
un
oiseau t’observes
tu serais
forte une montagne au-dessus du monde
un oiseau
se tapie
tu
serais mère sans vertiges la rivière emporterait les doutes
l’oiseau
couve
tu observerais
l’éclosion un feu lécherait tes joues tes larmes séchées en cadeau
debout sans
hésitation tu laverais leurs offenses la langue déposée sur les blessures
la salive
cicatrisante chercherait les limbes
une longue
plaie apparaitrait dans le silence
l’œil vivace
secourerait l’être en rupture
il suffit
d’une phrase douce sur le front pour décharger la culpabilité
donner l’allant
je te
tends mon poing
si tu le
prends ne baisse pas les yeux
je te
suis
manges l’absence
les ombres
se détacheront lentement
et l’empreinte
s’envolera
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